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Love's Labour's Lost
Peines d'amour perdues - texte intégral
Le rôle de Berowne que Jeremy interpréta à quatre reprises au National Theatre, ainsi qu'à la télévision dans une production de la BBC Love's Labour's Lost,  restât l'un de ses favoris. Un soir avant le lever de rideau, il reçut une petite carte signée Laurence Olivier. Son mentor, qu'il appelait "My Great God", lui indiquait ce qu'il fallait faire et ne pas faire sur scène. Jeremy conserva précieusement sa carte toute sa vie :
 
"Darling, These are the do's and don'ts of acting.
Do's: Think. Keep your neck back. Think. Be frank. Think. Perceive. Think. Listen. Think. Be in love with Joan. Blaze.
The Don'ts: Ingratiating. Soft. Adorable. Glamorous. Earnest. Polite. Decorated. Gobblesome. "
Et au dos de la carte :
"Love wishes. Love gratitude. Love admiration.
Love from Larry."
Ferdinand, Roi de Navarre et ses trois nobles compagnons, Berowne, Dumaine, et Longaville, se rencontrent et discutent de leurs projets spirituels. Ils font le serment de se consacrer entièrement à la philosophie et de renoncer à toute aventure frivole pour les trois années à venir. Berowne avertit le roi que ce pacte s'avèrera impossible à tenir. En effet, arrivent dans le royaume, la Princesse de France et trois de ses dames de compagnie, Rosaline, Maria et Catherine. Bien sûr les hommes en tombent éperdument amoureux et éprouvent bien des difficultés pour repecter leur pacte.
 
Berowne est une figure clé de la pièce. Seigneur du roi passionné par le langage, il manie la rhétorique avec brio et aime s'écouter parler. Il exprime cependant des réserves et des suspicions à l'égard de l'Académie de la Cour. Dès la scène d'ouverture, Berowne proteste contre la rigueur du serment de chasteté et d'études. Il jure néanmoins, tout en affirmant qu'il sera impossible à tenir et qu'il est égoïste et vain.  Pour lui, "tous les plaisirs sont vains" y compris ceux de l'étude et de la lecture des livres.
Love's Labour's Lost
Peines d'amour perdues
de William Shakespeare
- 1968 -
National Theatre Company/ Old Vic Theatre, Londres
Rôle: Berowne
Joan Plowright ... Rosalinde
Judy Wilson ... Katherine
Helen Bourne ... Maria
Jeremy Brett...  Berowne
Richard Kay ... Dumaine
Roger Forbes ... Longaville
Derek Jacobi ... Duke Ferdinand
Ronald Pickup ... Don Antonio de Armando
Charles Kay ... Sir Nathaniel
Louise Purnell ... Princess of France
"Love's Labour's Lost" (Peines d'amour perdues) est l'une des premières comédies de William Shakespeare, écrite vers 1595. Cette œuvre est souvent considérée comme l'une des plus flamboyantes des pièces spirituelles de Shakespeare. Son style regorge de jeux de mots sophistiqués, calembours, références littéraires et subtils pastiches de formes poétiques de l'époque. Formelle, savante, inventive, la pièce est peut-être la plus exigeante des comédies de Shakespeare, mais sa tournure ne l'a jamais rendue populaire par la suite. Son humour érudit la rend particulièrement difficile d'accès pour le public moderne.
 
Jeremy incarna Berowne (Biron), avec pour partenaires, Joan Plowright, Derek Jocobi, Charles Kay et Ronald Pickup dans cette comédie qu'un critique du Times, Mr Wardle, décrivit comme "un monde tapissé de charmants fantômes. " La pièce se produisit également au King's Theater à Édimbourg en Écosse, en avril 1969. Bien que la critique dans The Scotsman estima que cette représentation manquait d'une "touche de gaieté innocente", elle fit l'éloge de la performance de Jeremy comme un Berowne "spirituel et énergique." Plus tard le 14 Décembre 1975, Love's Labour's Lost a été diffusée dans le cadre de l'émission  'Play of the Month' de la BBC. Dans cette production spécifique pour la télévision, Jeremy tenait le même rôle au cœur d'une autre distribution.
Plus tard à un journaliste du San Francisco Chronicle Jeremy raconta qu'il avait failli ne pas jouer le rôle de Berowne. En effet, Sir Olivier qui dirigeait la pièce et ne l'avait jamais interprété lui-même, trouva tout à coup le rôle parfait pour lui !
 
"Quand nous avons commencé à travailler, j'avais beaucoup de mal à lui retirer le script des mains." Le jeune acteur paniqua quand il apprit qu'Olivier avait lu un essai sur la pièce déclarant que Berowne était le premier des grands êtres humains de Shakespeare."
 
Jeremy se rappela que pendant deux semaines "J'avais du mal à aller sur scène. Je pense que si la vérité avait éclaté, si Olivier avait pu me casser la jambe ou trouver un prétexte pour se débarrasser de moi, il l'aurait fait. Au contraire, Olivier m'a donné les plus brillantes indications sur le  personnage."
Le critique du Times Mr Wardle a assisté à beaucoup de bizarreries pendant les répétitions "des drôles de démarches, drôles de voix." Mais il ajouta au final que "toutefois, le niveau  d'intelligence du résultat donne beaucoup plus de chance au texte que d'habitude; et les grandes scènes comiques prennent tout leur essor, en particulier lorsqu'elles sont menées par Jeremy Brett en Berowne. L'impression que l'on garde de la production de Sir Laurence Olivier de Love's Labour's Lost par le National Theatre,  est que, dès la soirée d'ouverture, elle est apparue parfaitement rôdée. C'était comme si Olivier dirigeait une symphonie, menant ses acteurs à travers "les jeux de mots subtils de cette comédie de joutes oratoires."
 
La journaliste de "Plays and Players" Helen Dawson salua la performance de Jeremy : "Brett - un acteur dont le talent s'est vraiment  révélé au National Threatre - est tout à fait remarquable en Berowne. ll donne à son personnage, l'intensité presque moqueuse de l'étudiant le plus mature de la cour et l'étonnement enchanté de son amour profond. Joan Plowright est une Rosaline, bouillonnante et pleine de vie, à l'esprit vif et piquant... Rosaline et Berowne, Joan Plowright et Jeremy Brett, sont faits l'un pour l'autre et, espérons que nous les reverrons à nouveau ensemble bientôt."
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