"Histoire d'une pièce"  par la JBSF
Le Synopsis de la pièce de théâtre
Le livret (en anglais) sur Amazon.com
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Bibliographie
Traduction des enregistrements audio du début de la pièce
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Plot summary par Monique Claisse
Jeremy  déclara plus tard : "Mon auteur [Paul], est un ange qui m'a donné l'occasion d'exorciser Holmes tous les soirs. Le personnage m'a pris toutes mes forces pour le maitriser, mais c'était hier. Maintenant je vais plutôt mieux."
Si pychologiquement la pièce fut une bonne thérapie pour Jeremy, elle aggrava sa santé physique. Les médicaments prescrits pour ses troubles bipolaires avaient provoqué une rétention d'eau et se révélèrent incompatibles avec ses problèmes cardiaques. Le stress et l'épuisement de jouer huit fois par semaine lui otèrent toutes ses forces. Comme l'écrivain Rhoda Koenig le remarqua : ""Cet Holmes est pétri de faiblesses humaines... Au bout de deux heures, le public applaudit et Brett salue avec reconnaissance, chancelant, le visage dégoulinant de sueur."
Jeremy respirait de plus en plus difficilement et au bout d'un temps il lui fut impossible d'exécuter les entrées et sorties de scène. Grâce à des jeux de lumiéres, la mise en scène fut aménagée pour lui éviter les déplacements. Vers la fin de la saison au Wyndham's, son médecin l'avertit que s'il continuait à jouer la pièce, il mettait sa santé et sa vie en grand péril. Jeremy qui refusait d'être hospitalisé, préféra aller en maison de repos. Deux semaines plus tard, le spectacle reprit et l'acteur apparut aminci et en meilleure forme.
Acte 1
    L’histoire débute par un survol chronologique des évènements de la vie commune de Sherlock Holmes et du docteur Watson : leur rencontre, l’installation de Watson au 221b à Baker Street, sa découverte du métier et du caractère de son nouvel ami. La vie privée des deux hommes se dévoile plus intimement. Holmes apparaît fragile et perturbé, toujours au bord de la rupture. Watson se sent lâche face à l’ addiction de son ami à la cocaïne. Il ne sait comment lui dire sa désapprobation et sa tristesse. Les dialogues montrent le comportement égoïste et querelleur de Holmes, la fierté blessée de Watson lorsqu’ils s’accrochent à propos de ses écrits. Holmes évoque en aparté son enfance difficile, sa terrible solitude affective. Après s’être marié, Watson quitte Baker Street, laissant Holmes à ses enquêtes, sa cocaïne et ses obsessions. Il semble être poursuivi par un ennemi mortel, la professeur Moriarty, le "Napoléon du crime", qu’il appelle pourtant « mon ami ». Watson écoute, acquiesce et compatit. Holmes disparaît alors aux chutes de Reichenbach lors d’un duel avec Moriarty. Watson évoque très pudiquement la mort de son ami dont il ne se remet pas. Il reste triste et désemparé. Holmes apparaît en filigrane depuis les limbes, fantasme récitant le "Monologue de la Rose" et tentant de réconforter Watson. L’acte s’achève sur la réapparition de Sherlock Holmes sous les traits d’un vieux bouquiniste. Le bon docteur s’évanouit à la vue de son ami disparu depuis trois ans.
 
Acte 2
    Après l’esquisse de l’âme blessée de Sherlock Holmes, sa véritable tourmente intérieure se dévoile. Holmes a un secret à révéler  à son ami. Grâce à un étrange jeu intellectuel, il parvient à avouer la vérité. Il a inventé Moriarty. Il a tenté de tuer ce jumeau maléfique, ce double sombre. Sa fuite l’a mené au Tibet où il a pu accepter de vivre avec cet Autre, seule solution viable pour stopper sa chute et revenir auprès de Watson. Holmes tente de se justifier auprès de son ami. Ce dernier, à la fois effrayé, furieux, trahi, blessé, a bien du mal à juguler toutes ses émotions. Tous deux finissent par se réconcilier et Watson revient à Baker Street pour la plus grande joie de Holmes qui, cette fois, a cru le  perdre définitivement. Watson semble accepter la folie de Holmes et l'obsession de son double. La pièce se termine sur une note d’espoir. Dans la quiétude retrouvée du petit salon,
un client sonne à la porte...
 

The game is afoot, Watson !
Dans ce face à face, Holmes révèle la vérité à un incrédule Watson. Il a inventé Moriarty. Son esprit malade et dépressif a créé son double négatif, le revers maléfique de son génie. Holmes avait besoin de Moriarty pour survivre, tout comme il a besoin de Watson. Tous deux le maintiennent en vie. Mais le détective a pris conscience qu'il était temps de 'tuer' Moriarty quand celui-ci prenait dangereusement le pas sur son esprit. Il a alors élaboré le scénario des chutes de Reichenbach et de sa disparition pendant 3 ans, le "Grand Hiatus".
 
Holmes reçoit un choc à son tour, quand Watson lui avoue qu'il connaissait la vérité. Le docteur, profondément préoccupé par la cocaïnomanie de son ami et son obsession de Moriarty, a toujours protégé son ami de lui-même.
Conscient de tout ce dont il est redevable à Watson, Holmes culpabilise de la façon dont il l'a traité. Il lui avoue : "Un homme a besoin d'un compagnon - il ne peut pas rester seul ... il n'y a jamais eu de meilleur ami, et je l'ai abominablement traité." Le couple lié par une amitié à toute épreuve, se retrouve.
Interviewé sur BBC Radio 2 à la même époque, Jeremy très essoufflé prenait le ton de la plaisanterie - comme à son habitude - pour évoquer son état : "Mr Holmes m'a pris la poitrine. Aussi j'aurais mieux fait de m'en aller et de réparer les dégâts. Ma respiration s'en est allée ... [Holmes] fume et tire sur sa pipe, et je suis en train d'essayer d'arrêter de fumer et je suis obligé de fumer sur scène. Je dois gonfler le torse car je dois paraître grand et mince, et il me piège là encore. Alors, méchant garçon, Mr. Holmes ! Je dois m'en échapper, remettre de l'ordre et prendre des antibiotiques."
 
Malheureusement son comportement s'altérait également. Jeremy Paul commença à s'inquiéter pour l'équilibre mental de son ami. Au fur et à mesure, les troubles de la maniaco-dépression dont souffrait Jeremy, se firent plus cruellement ressentir. Perturbé par la créature qu'il incarnait sur scène et physiquement affaibli, l'acteur devenait souvent irritable et méfiant.
 
Sa conduite semblait suivre le cours erratique de celle de son personnage de théâtre. Et ses changements d'humeur n'épargnaient personne. Pas même son cher ami et collègue Edward Hardwicke, victime de la colère qui éclatait tout à fait anormalement chez cet homme d'un naturel si aimable.
Jeremy, pour maintenir sa prestation 'fraiche', improvisait de longs monologues extraits de Shakespeare, celui d'Orsino de La Nuit des Rois par exemple. Il ne perdait jamais le fil, mais il aimait essayer des idées nouvelles, réinventer le texte (plus ou moins avec succès d'ailleurs!). "Je trouve de nouvelles choses tous les soirs". C'est la façon dont certains acteurs, tels Jeremy ou Robert Stephens, voient le  théâtre : un lieu expérimental. Mais parfois son imagination emphatique l'emportait beaucoup trop loin.
Edward Hardwicke, dépassé par ses disgressions, tentait de remettre son ami sur les rails en lui offrant quelques suggestions et conseils bien intentionnés. Mais Jeremy les interpréta assez mal les prenant comme des critiques à son égard et un refus à vouloir travailler avec lui - ce qui, bien sûr, n'était pas vrai. Un froid s'établit entre eux, un temps...
 
Edward fit un jour les frais du comportement compulsif de Jeremy, lorsque celui-ci lui téléphona en furie et l'accabla de propos très durs. Edward passa la nuit à lui écrire une lettre de 20 pages, lui expliquant qu'il savait que c'était 'la 'créature' qui parlait à sa place' et non pas le Jeremy qu'il connaissait.
Jeremy réalisa à quel point il avait mal traité Edward. Il s'excusa piteusement et avoua qu'il n'était pas lui-même en prononçant ces mots, qui, à cause de sa maladie,  outrepassaient sa pensée. La réalité rejoignait la fiction... les deux amis se réconcilièrent et tout rentra dans l'ordre.
Les sanglots déchirants d'un violon résonnent dans tout le théâtre. La musique s'éloigne doucement. Un homme seul sur scène commence à parler. Il se souvient de sa rencontre avec son meilleur ami. Soudain, sa voix se brise en un murmure : "Watson, dites la vérité ! Ou du moins la part de vérité que votre public crédule peut assimiler." Rires et applaudissements saluent les premiers mots de Jeremy Brett dans "Le Secret de Sherlock Holmes".
La pièce mélange diverses histoires holmésiennes et des situations originales. dont la trame forme un récit singulier d'amitié entre Sherlock Holmes et le Dr Watson. L'action est principalement centrée au 221b Baker Street. La Suisse est suggérée par des effets lumineux, des nuages tourbillonnants de glace et des effets sonores.
Un trésor véritablement !!! Écouter les dix premières minutes de la pièce "The Secret of Sherlock Holmes" enregistrées lors de la représentation du 20 Mars 1989.
 
Le lien ci-dessous vous permet de lire la traduction en français du début de la pièce et de retrouver sur YouTube les clips audio enregistrés ce même jour dans les coulisses du Wyndham's Theater.
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