Acte 1
L’histoire débute par un survol chronologique des évènements de la vie commune de Sherlock Holmes et du docteur Watson : leur rencontre, l’installation de Watson au 221b à Baker Street, sa découverte du métier et du caractère de son nouvel ami. La vie privée des deux hommes se dévoile plus intimement. Holmes apparaît fragile et perturbé, toujours au bord de la rupture. Watson se sent lâche face à l’ addiction de son ami à la cocaïne. Il ne sait comment lui dire sa désapprobation et sa tristesse. Les dialogues montrent le comportement égoïste et querelleur de Holmes, la fierté blessée de Watson lorsqu’ils s’accrochent à propos de ses écrits. Holmes évoque en aparté son enfance difficile, sa terrible solitude affective. Après s’être marié, Watson quitte Baker Street, laissant Holmes à ses enquêtes, sa cocaïne et ses obsessions. Il semble être poursuivi par un ennemi mortel, la professeur Moriarty, le "Napoléon du crime", qu’il appelle pourtant « mon ami ». Watson écoute, acquiesce et compatit. Holmes disparaît alors aux chutes de Reichenbach lors d’un duel avec Moriarty. Watson évoque très pudiquement la mort de son ami dont il ne se remet pas. Il reste triste et désemparé. Holmes apparaît en filigrane depuis les limbes, fantasme récitant le "Monologue de la Rose" et tentant de réconforter Watson. L’acte s’achève sur la réapparition de Sherlock Holmes sous les traits d’un vieux bouquiniste. Le bon docteur s’évanouit à la vue de son ami disparu depuis trois ans.
Acte 2
Après l’esquisse de l’âme blessée de Sherlock Holmes, sa véritable tourmente intérieure se dévoile. Holmes a un secret à révéler à son ami. Grâce à un étrange jeu intellectuel, il parvient à avouer la vérité. Il a inventé Moriarty. Il a tenté de tuer ce jumeau maléfique, ce double sombre. Sa fuite l’a mené au Tibet où il a pu accepter de vivre avec cet Autre, seule solution viable pour stopper sa chute et revenir auprès de Watson. Holmes tente de se justifier auprès de son ami. Ce dernier, à la fois effrayé, furieux, trahi, blessé, a bien du mal à juguler toutes ses émotions. Tous deux finissent par se réconcilier et Watson revient à Baker Street pour la plus grande joie de Holmes qui, cette fois, a cru le perdre définitivement. Watson semble accepter la folie de Holmes et l'obsession de son double. La pièce se termine sur une note d’espoir. Dans la quiétude retrouvée du petit salon,
un client sonne à la porte...
The game is afoot, Watson !