DÉRIVES ET LIMITES
Au fil de cette saison, la modernité fait son apparition et la société victorienne entre dans le 20ème siècle. Les épisodes précédents nous ont montré les premières voitures à moteur, le téléphone, le phonographe (L'Énigme du pont de Thor, L'illustre client) dans le cadre du capitalisme galopant et de la révolution industrielle. Ce dernier téléfilm évoque les prémices de la science et déjà ses premières dérives. Le côté pseudo-scientifique de l'intrigue, les croyances positivistes reflètent le climat troublé d'une époque. On atteint aussi les limites du scénario, avec cette histoire irréaliste qui flirte avec le fantastique. Mais n'oublions pas l'attirance de Conan Doyle pour le surnaturel et l'étrange, sa culture scientifique, sa curiosité inlassable, son imagination fertile. C'est l'époque de la publication de "L'Etrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde" laissant entendre que le démon pouvait s’emparer des membres les plus honorables de la société, tandis que la doctrine de l’évolution de Darwin ébranlait les certitudes religieuses et morales. Le professeur s’inocule le sérum de l’anthropoïde, extrait de testicules de singes, promesse de régénérescence et de virilité et en subit les effets secondaires. Jeunesse éternelle, sexe, virilité à tout prix, recherche de puissance : ces aspirations ne sont pas nouvelles, leurs dérives non plus, et elles restent malheureusement d'actualité. Mais quel triste résultat pour celui qui veut s'élever au dessus de Dame nature !