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Les Archives de Sherlock Holmes (1991–1993)
ALBUM PHOTOS DE L'ÉPISODE
ÉCHOS DE TOURNAGE
Le film a l'avantage de présenter une bonne vision du Londres victorien, avec une crédibilité historique dans la reconstitution du quartier des théâtres et de la vie d'actrice évoquée avec Flora Miller, ainsi que de la prison et des bas-fonds de l'East- End. A noter une petite erreur car la pièce "Ghost" dans laquelle joue Flora Miller n'a reçu l'autorisation d'être montée qu'à partir de 1914.
 
Il est intéressant de voir la différence de comportement entre Henrietta Doran, la riche héritière américaine, et ses consœurs anglaises. Démarche dynamique, cheveux lâchés, vocabulaire plus libre, comportement entreprenant et décidé. Elle se rapproche de la femme moderne et le contraste avec le groupe de vieilles ladies de la famille Saint-Simon est saisissant, et bien vu par le réalisateur et le scénariste. On retrouve un exemple de la perpétuelle opposition entre la vieille Angleterre et la jeune Amérique qu'admire Holmes. La préoccupation du bon docteur Watson pour son ami est très touchante avec, en clin d'œil, la référence à l'interprétation des rêves d'un certain docteur Freud. On assiste à un moment très humain et parfaitement interprété, lorsque Holmes se retrouve à la porte de Baker Street au petit matin. Mrs Hudson semble l'avoir attendu toute la nuit, et lui ouvre avec le trousseau de clés qu'il a oublié. Holmes ne s'excuse pas, mais son attitude d'enfant grondé et penaud implore son pardon.
LA VISION DE L'ACTEUR
Paradoxalement, les déclarations publiques de Jeremy à la presse durant le tournage, témoignaient de son réel intérêt pour le film. Toujours curieux d'aller plus loin dans l'exploration de son personnage, il déclara à "The Detective Magazine" que Glavon Manor constituait un point de départ : "Nous évoluons dans un espace dans lequel nous n'avons jamais été auparavant.
A présent Holmes imagine le futur au moment même où il étudie réellement un cas. Cela devient vraiment passionnant. Je ne sais pas ce que les Doyliens penseront de cela, mais c'est tellement excitant."
Pendant des années, Jeremy s'était considéré comme un Doylien, luttant pour rester fidèle au détective et aux intrigues créés par l'auteur. L'acteur savait fort bien ce que les Doyliens penseraient de ce scénario si incongru et si bizarre : ce que lui-même, dans le fond de son cœur, pensait aussi.
 
Dans les derniers mois de sa vie, quand il en parla avec David Stuart Davies, il exprima tout simplement par une énorme grimace sa véritable opinion sur le film. Mais, au moment du tournage, il était dans une période d'euphorie, de "manic high". Il était ravi d'interpréter Holmes à nouveau et déterminé à étudier plus à fond le psychisme du personnage. Il avait aussi très envie de remonter sur scène et abreuvait chaque jour Jeremy Paul de nouveaux projets. Paul disait : "J'écoute Jeremy et je prends des notes. Je ne veux pas le décourager, mais rien ne sortira de tout cela".
EPISODE SUIVANT
Conan Doyle: Un Aristocrate célibataire
VIDEO CLIP 1
Jeremy Brett ...  Sherlock Holmes
Edward Hardwicke ...  Dr. John Watson
Rosalie Williams ...  Mrs. Hudson
Simon Williams ...  Lord Robert St. Simon
Paris Jefferson ...  Henrietta Doran
Anna Calder-Marshall ...  Helena et Agnes Northcote
Joanna McCallum ...  Flora Miller
Bob Sessions ...  Aloysius Doran
Phillida Sewell ...  Lady Mary
Mary Ellis Moulton ...  Lady Florence
Elspeth March ...  Lady Blanche
Heather Chasen ...  Hon. Amelia St. Simon
Geoffrey Beevers ...  Inspector Montgomery
Le Mystère de Glavon Manor
The Eligible Bachelor
Long Métrage :  Saison 3 - Hors-série 5 (1993)
PHOTOS DE PRESSE ET DE TOURNAGE
CRUELLE PRISE DE CONSCIENCE
Jeremy ne se rendait pas compte combien cette scène était en réalité  avilissante pour l'image de  Holmes – en tant que création de Conan Doyle – et pour lui-même. La séquence n'avait rien de crédible et était inutile à la compréhension de cette intrigue compliquée. Elle était regrettable et affligeante.
 
Quand Jeremy évoqua cette scène  plus tard dans la dernière interview qu'il accorda à David Stuart Davies en 1995, son avis avait totalement changé. "Oh, la scène de la chemise de nuit !" gémit-il, "Quelle abomination ! J'aimerais ne l'avoir jamais faite. Quand je l'ai vue, j'ai mis ma tête dans mes mains avec horreur. C'est si mauvais".
 
Jeremy, souffrait d'un état d'esprit instable à cette époque. Il avait cru apporter de nouvelles perspectives à son interprétation. En fait, il était en train de détruire sa crédibilité et sa fidélité à Doyle. Il avait choqué, et lui-même était choqué par les dures critiques du film et encore plus par celles de Dame Jean Conan Doyle.
Non seulement Jeremy était très lié amicalement à la fille de Doyle, mais il la considérait comme son gourou quand il jouait le Maître Détective. Sa désapprobation le blessa si profondément qu'il jura de ne jamais plus jouer Holmes tant que le sujet et l'intrigue de Doyle ne seraient pas primordiaux et respectés.
UNE CRITIQUE ACERBE
De l'avis général, il y avait tant de "mauvais" dans Glavon Manor, en dépit de ses images somptueuses et élégantes, qu'il était clair que Granada – ou du moins June Wyndham Davies - avait totalement perdu de vue ce qu'était Sherlock Holmes.
 
Le Daily Express résuma l'impression unamime : "Malgré le charme du caractère taciturne de Watson et le côté "collet monté " de Mrs Hudson, l'intérêt de Holmes pour son travail de détective semble avoir sensiblement décliné."
 
Les passionnés holmésiens furent encore plus rudes dans leur condamnation. Ils publièrent dans leur revue : "La nouvelle intrigue est presque impossible à suivre. Tandis qu'on peut imaginer un hypothétique public du vingt-et-unième siècle prenant quelque plaisir à voir Le Vampire de Lamberley, qu'il se méfie de Glavon Manor, il pourrait bien en mourir de rire..."
"LA" SCÈNE
La "scène du baiser" entre Holmes et Agatha a marqué Le Maître Chanteur d'Appledore, la "scène de la chemise de nuit" a stigmatisé Le Mystère de Glavon Manor... Malheureusement... Sous une pluie battante, Holmes se précipite dans la rue, à peine vêtu de sa longue chemise de nuit blanche et de sa fine robe de chambre, pour tenter d'apercevoir la mystérieuse femme voilée qui vient de disparaître devant sa fenêtre du 221b Baker Street. Evitant de justesse une calèche lancée à pleine vitesse, il tombe à la renverse dans le caniveau bourbeux où il parvient néanmoins à récupérer un précieux indice, le calepin de l'inconnue.
 
David Stuart Davies interviewa Jeremy sur le plateau la veille du tournage de cette fameuse scène. Il raconta que l'acteur était plein d'enthousiasme et d'excitation à l'idée de jouer la séquence qu'il trouvait formidablement amusante. "Je suis vraiment impatient de cette prise, ça va être un excellent moment !"
Producteur :June Wyndham-Davies, Sally Head
Réalisateur : Trevor Bowen
Scénariste :Peter Hammond
Décorateur : Christopher J. Bradshaw
Musique : Patrick Gowers
35ème épisode tourné
1ère diffusion : Angleterre: 3 fév. 1993 - ITV Network (54ème épisode diffusé); Etats Unis: 10/17 fev. 1994 - WGHB; France: 11 janv. 1995 - TMC (35ème épisode diffusé)
Durée: 1 h 43 min 5 sec
ÉCHOS DE TOURNAGE
Nous trouvons encore ici une collection de rôles féminins - en particulier des Ladies - dignes des créations de Conan Doyle.
Jouant le rôle de Lady Florence, Mary Ellis (1897-2003) a rencontré William Gilette quand elle avait douze ans, en 1912. Elle le croisa à nouveau dans les années 20 et, espérant qu'il ne l'avait pas oubliée, lui envoya des fleurs. Il lui répondit rapidement qu'il se souvenait parfaitement d'elle. L'actrice gardait précieusement sa gentille lettre soixante-dix ans plus tard. L'atmosphère du film lui rappela ce premier Holmes. Jouer ce rôle était sa façon de lui rendre hommage. Elle fit sa dernière apparition à l'écran en 1994 dans L'Affaire des Trois Pignons, où elle retrouve le détective dans le rôle de Mary Maberley.
 
Anna Calder-Marshall (qui joue le double rôle des sœurs Helena et Agnes Northcote) est la femme de David Burke, le premier Watson de la série. Elle joua notamment Cordelia dans le téléfilm Le Roi Lear de Laurence Olivier.
Conan Doyle: La Pensionnaire voilée
TRISTE CONSTAT
Cet épisode aussi sombre qu'un opaque brouillard londonien est très déconcertant. Inspiré au départ d'une médiocre nouvelle de Conan Doyle "L'Aristocrate célibataire", le scénario fut confié à un habitué des séries, Trevor Bowen.
 
Il rebaptisa l'histoire afin de l'éloigner du texte original et y intégra finalement une autre nouvelle : "La Pensionnaire Voilée", s'inspirant même du "Ruban Moucheté" pour les animaux sauvages. Ce téléfilm étrange, qui ressemble à un grand opéra alambiqué, est souvent considéré comme le plus mauvais de la série Granada et reçut une très rude critique, confirmant l'idée que le format long-métrage était inadapté.
 
Si Jeremy avait été désolé par le manque de déduction de Sherlock Holmes et son recours à l'intuition dans le scénario du Vampire de Lamberley, ce n'était rien par rapport à ce qu'il ressentit en recevant le script de celui-ci...
EPISODE  PRECEDENT
L'HISTOIRE
(Avril 1892)
Lord Robert Saint Simon, châtelain de Glavon, se rend au 221b parce que la femme qu'il a épousée, Henrietta Doran, fille d'un millionnaire américain, a disparu le jour de leurs noces. On a seulement repêché sa robe dans la Serpentine. Malheureusement, Sherlock Holmes n'est guère en état de le recevoir. En proie à un horrible cauchemar récurrent, sa santé physique et mentale semble menacée.
Son intérêt s'éveille néanmoins en entendant le récit de la rencontre de St Simon avec cette jeune Américaine et du trouble qu'elle a montré soudain à l'église. Un mystère de perversion et de folie semble planer autour de l'aristocrate. Holmes apprend que l'actrice Flora Miller a failli le tuer d'une balle.
Quel est le motif de sa haine envers lui ? Quel secret cache la mystérieuse femme voilée de noir qu'il a croisée à plusieurs reprises? Holmes découvre alors que le noble célibataire a déjà été marié et que ce n'est peut être pas la première épouse qui disparaît...
VIDEO CLIP 2 : LA Scène
IN "THE TWILIGHT ZONE"
Les scénaristes ont voulu montrer une autre image du personnage de Sherlock Holmes. Fragilisé, souffrant d'une étrange mélancolie, il est tiraillé entre raison et hallucination. Il expérimente des rêves prophétiques inquiétants, inexplicablement connectés au principal mystère qu'il est en train d'étudier. Cet aspect "paranormal" est très novateur. Holmes pénètre dans un domaine inexploré pour lui, qui maintenant est récurrent dans beaucoup de séries télévisées, par exemple la très libre adaptation de la BBC "Les Mystères de Sherlock Holmes".
 
Davantage encore que dans "Le Vampire de Lamberley" le côté enquête est minimal. Tout raisonnement rationnel semble vain, face à des événements qui défient l'entendement, Holmes doit s'y résoudre, et pour lui, l'expérience est unique. La résolution de l’énigme entraîne la fin du cauchemar, mais laisse le détective dans l'expectative. Ce qui trouble son intelligence pragmatique c’est qu’il peut difficilement nier la nature prémonitoire de ses rêves...
On peut adhérer ou non à ce concept. En l'acceptant, à condition de pas être un holmésien pur et dur, le mystère est prenant.
Dans une conversation avec David Stuart Davies, Jeremy  lui dit : "J'ai dû couper un tas de choses avant que nous démarrions le film, mais j'ai bien peur d'en avoir laissé encore beaucoup trop qui n'étaient pas satisfaisantes."
 
Le scénario tarde à mettre en relation les différents protagonistes en nous plongeant dans une première partie éprouvante. Il installe une ambiance pesante, une aura de folie teintée de fantastique. Les errances nocturnes d'un détective torturé dans l'East End, les cris déments, les rires hystériques, les cauchemars psychédéliques, sont pénibles à supporter.
Jeremy est visiblement très malade, son état l'empêche de se mouvoir aisément, ce qui accentue la gêne. Lui-même se sentit très mal à l'aise en se voyant pendant la projection du film.
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