cinema
 
EPISODE SUIVANT
VIDEO CLIP
Conan Doyle: La Ligue des Rouquins
PHOTOS DE PRESSE ET DE TOURNAGE
DU RIRE... AU CRIME
Cette histoire est très jubilatoire. Dès le début, le ton  est donné. Un Holmes bondissant par dessus le canapé, prêt à la moquerie et au rire avec son complice - et nous avec eux !
Une victime ridicule et infatuée, dont la sottise égale la naïveté, débitant scrupuleusement son histoire grotesque. Sherlock Holmes tente de se contenir, mais est vite contaminé par l'hilarité de Watson renversé de rire dans son fauteuil. C'est la seule séquence où l'on verra le détective s'exclaffer franchement. Il sort enfin de sa réserve habituelle ou de son demi sourire-éclair façon brettienne.
Loin des enquêtes traditionnelles, l'histoire s'engage sur la voie de l'absurde et du non-sens typiquement anglais avec ce côté loufoque de certaines idées de Conan Doyle.
Cependant, le fou rire passé, la situation va rapidement évoluer.
Jeremy Brett ...  Sherlock Holmes
David Burke ...  Dr. John Watson
Roger Hammond ...  Jabez Wilson
John Labanowski ...  Athelney Jones
Tim McInnerny ...  Vincent Spaulding/John Clay
Eric Porter ...  Moriarty
Reginald Stewart ...  Doorman
Malcolm Weaver ...  Archie
Richard Wilson ...  Duncan Ross
EPISODE  PRECEDENT
Producteur : Michael Cox, Stuart Doughty
Réalisateur : John Bruce
Scénariste : John Hawkesworth
Décorateur : Margaret Coombes
Musique : Patrick Gowers
12ème épisode tourné
Série 2 : 5/6
1ère diffusion : Angleterre: 22 septembre 1985- ITV Network (12ème épisode diffusé); Etats Unis: 6 mars 1986 - WGBH; France: 12 mars 1989 - FR3 (12ème épisode diffusé)
Durée: 51 min 40 sec
Holmes soupçonne un sombre acte criminel en préparation. Le scénario, très fidèle à l'esprit doylien,  illustre parfaitement la notion chère à l'auteur que derrière le comique de situation se cachent souvent le crime et le drame.  
 
L'épisode  nous donne l'occasion de découvrir la physionomie du professeur Moriarty. En effet, qui d'autre que le génie du mal pourrait se cacher derrière une machination aussi diaboliquement élaborée.
Eric Porter fait une apparition inattendue et non canonique. C'est une idée des scénaristes qui regrettaient qu'un méchant de cette envergure n'apparaisse qu'une fois. Le premier tête à tête avec Sherlock Holmes aura lieu dans l'épisode suivant "Le Dernier Problème", ce qui constitue une formidable transition. Car son esprit vengeur et maléfique n'augure rien de bon pour la suite des événements...
L'HISTOIRE
(Août 1891)
Une annonce de la Ligue des Rouquins parue dans la presse retient l’intérêt de Jabez Wilson, qui a une boutique de prêts sur gages dans la City. Son commis lui a signalé que cette fondation cherchait à embaucher un homme aux cheveux roux impérativement pour le salaire très lucratif de 4 livres par semaine. Jabez Wilson tente sa chance et  en dépit de la longue  file des postulants, il obtient immédiatement la place grâce à sa perfection capillaire.
Son travail purement nominal consiste à recopier l’intégralité de l'Encyclopaedia Britannica à raison de quatre heures par jour, tous les jours sans exception et sans quitter son poste de la journée.
Mais deux mois plus tard, Jabez Wilson trouve porte close en allant à son bureau. Son employeur s'est volatilisé et la mystérieuse Ligue des Rouquins semble n'avoir jamais existé...
Furieux, Wilson vient se plaindre à Sherlock Holmes d'avoir perdu son emploi, mais le détective soupçonne une affaire beaucoup plus complexe. Holmes trouve d'ailleurs bien curieux que le commis de Wilson n'accepte qu'un demi-salaire et le démasque bien vite. Il reconnaît en lui John Clay, un escroc notoire.
Holmes réalise qu'il a mis le doigt sur une machination diabolique d'envergure, dont son ennemi juré, le professeur Moriarty est probablement l'instigateur. Il comprend qu'un extraordinaire cambriolage à la City and Suburban Bank va avoir lieu. Mais comment l'empêcher ?
ALBUM PHOTOS DE L'ÉPISODE
HOLMES L'ACTEUR
Sherlock Holmes est un acteur né. Watson l'a bien remarqué. Comme un artiste, il est en représentation. Il aime se déguiser et produire des effets dramatiques. Sa veine artistique le pousse à impressionner ses clients et surprendre ceux qui l'entourent. Il recherche les attentions, l'admiration et les applaudissements. Tous ces aspects ont été rendus par Jeremy. Paul Annett a déclaré que "Jeremy incarna si magnifiquement Holmes parce qu'il avait en lui cette véritable théâtralité qui faisait partie de son être. Si vous pouvez la maîtriser et la contrôler, alors vous obtenez une superbe performance. Celle qu'a donnée Jeremy." On peut dire que l'exubérance et l'extravagance naturelles de Jeremy, attisées à cette époque par sa bipolarité (qui fut diagnostiquée plus tard) contribuèrent à l'aider dans son interprétation de Holmes.
L'atmosphère tendue pendant la scène de la banque, se relâche à la fin de l'épisode. D'humeur loquace, le détective badine avec Watson en rentrant au 221b et nous offre son instant littéraire et philosophique. "Holmes, vous êtes un bienfaiteur de l'Humanité" lui dit Watson. Holmes répond : "Peut-être, après tout, cela sert-il à quelque chose ! L’homme n’est rien. C’est l’œuvre qui est tout, ainsi que l’écrivit Flaubert à George Sand."
Pour interpréter son personnage, Jeremy inventa toute une biographie de Sherlock Holmes. Il lui était également essentiel de développer un langage du corps pour le jouer de façon canonique.
Au fil du Canon, Conan Doyle fournit beaucoup de petits détails qui finissent par dresser le portrait du héros.
Jeremy constata que "Si vous êtes assez téméraires pour essayer de lui donner vie par les arts visuels, je préfère l'écouter que le regarder. Voir est limitatif. Vous devez développer un langage corporel."
Jeremy exploita cet aspect visuel. Il travailla ses attitudes et sa gestuelle, faisant valoir des gestes larges et emphatiques, des brusques volte-face.
"Quand Sherlock Holmes réfléchit, il fait une pyramide avec ses doigts et les relève. Il a des gestes de mains plutôt excentriques. C'est tout Doyle." Ses descriptions sont parfois amusantes ou inattendues, par exemple "quand il écrit que Holmes se tortille sur son siège et hurle de rire. Je n'ai même jamais imaginé Holmes en train de rire."
Holmes est aussi un mélomane averti et enthousiaste et déclare que "La musique allemande est davantage à mon goût que la musique française ou italienne, elle est introspective et j'ai grand besoin de m'introspecter." Le détective se rend à Saint-James’s Hall pour écouter un concert de violon soliste et témoigne dans cette scène de sa grande  sensibilité à son art de prédilection. À l'encontre de sa froideur habituelle, il semble en extase et Watson fixe, quelque peu perplexe et déconcerté, son sourire béat et sa langueur rêveuse.
Dans cet épisode Holmes rit, sourit et s'extasie, profitons-en car c'est bien l'une des rares fois que nous le voyons si détendu.
Les Aventures de Sherlock Holmes  (1984–1985)
La Ligue des Rouquins
The Red-Headed League
Saison  1 - Épisode 12 (1985)
ÉCHOS DE TOURNAGE
Le comédien Roger Hammond  (21 Mars 1936 - 8 Novembre 2012) qui joue Jabez Wilson avait des cheveux naturellement blonds tirant vers le roux. Il porta une magnifique perruque, se vêtit de vêtements colorés et voyants pour camper ce personnage original et cocasse.
 
L'acteur, qui est apparu dans de nombreux films et séries télévisées, retrouva son vieil ami Jeremy qu'il avait connu au Library Theatre de Manchester au moment où il était assistant metteur en scène et acteur.
Jeremy à cette époque tenait les rôles de jeune premier et Rosalie Williams faisait également partie de la troupe.
 
Jeremy se réjouissait de tourner cette histoire qui réunissait tous les bons ingrédients : "le type plein de suffisance aux cheveux roux, le rituel bizarre de recopier l'Ecyclopédie et puis le cambriolage de banque. Cela présente tous les éléments d'une farce de Ben Travers (scénariste britannique connu pour ses farces). Conan Doyle pouvait être un auteur très comique."
ACCUEIL
RETOUR