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ALBUM PHOTOS DE L'ÉPISODE
Conan Doyle: Le cycliste solitaire 
EPISODE SUIVANT
PHOTOS DE PRESSE ET DE TOURNAGE
L'HISTOIRE
(26 Décembre 1903)
Miss Violet Smith fait irruption au 221b Baker Street pour demander l'aide de Sherlock Holmes le dérangeant en plein milieu d'une délicate expérience de chimie. Sa vie a été bouleversée depuis que deux amis de son oncle Ralph, Carruthers et Woodley, lui ont appris qu’elle était son unique héritière, mais que malheureusement il était mort dans la misère en Afrique du Sud.
En guise de compensation, Robert Carruthers lui propose de l’héberger chez lui à Chiltren Grange en tant que professeur de piano de sa fille pour un généreux salaire.
Chaque week-end en rentrant chez sa mère à bicyclette, Violet a remarqué un cycliste à barbe noire qui la suivait à distance sur une portion de route déserte. L'inconnu parvient à déjouer toutes ses tentatives pour l'approcher de plus près. Holmes envoie Watson surveiller la route et les agissements du mystérieux individu.
Critique et insatisfait des résultats obtenus, Holmes se rend sur les lieux, où il fait la connaissance de Woodley, insupportable autant physiquement que moralement, et avec qui il joue des poings. Il apprend également l'existence d'un ancien pasteur défroqué plutôt louche, Williamson.
Entre-temps, Violet doit faire face à la demande en mariage de  l’infâme Woodley qui réagit très violemment à son refus. Bientôt, Bob Carruthers lui demande sa main à son tour ce qu'elle refuse de nouveau. Comment déjouer le plan diabolique des trois hommes ? Et surtout comment éviter un drame car Violet vient de se faire kidnapper ?
Jeremy Brett ...  Sherlock Holmes
David Burke ...  Dr. Watson
Barbara Wilshere ...  Violet Smith
John Castle ...  Carruthers
Michael Siberry ...  Woodley
Ellis Dale ...  Williamson
Sara Aitchison ...  Sarah Carruthers
Penny Gowling ...  Mrs. Dixon
Rosalie Williams ...  Mrs. Hudson
Les Aventures de Sherlock Holmes  (1984–1985)
EPISODE  PRECEDENT
Producteur : Michael Cox, Stuart Doughty
Adaptation : John Hawkesworth
Réalisateur : Paul Annett
Scénariste : Alan Plater
Décorateur : Michael Grimes
Musique : Patrick Gowers
1er épisode tourné
Série 1 : 4/7
1ère diffusion : Angleterre: 15 Mai 1984 - ITV Network (4ème épisode diffusé); Etats Unis: 4 avril 1985 - WGBH; France: 25 décembre 1988 - FR3 (1er épisode diffusé)
Durée: 51 min 10 sec
Le Cycliste Solitaire
The Solitary Cyclist
Saison  1 - Épisode 4 (1984)
PREMIERS PAS DIFFICILES
Paul Annett lui dit un jour : "Jeremy, n'allez-vous rien mettre de vous-même dans cette interprétation ?" Jeremy répondit: "Quelle bonne idée ! Vous m'avez fait réaliser que je pouvais aller beaucoup plus loin dans ce personnage étrange."
Annette continua: "Il y a une place dans ce rôle pour exprimer votre propre personnalité. Votre magnétisme, votre capacité à charmer les gens et à savoir les prendre. Utilisez tout ceci en jouant Holmes. Ne le mettez pas de côté. Ne pensez pas que Holmes est un drôle d'oiseau, car il ne l'est pas."
Néanmoins dans les premiers jours, Jeremy n'était pas sûr de son interprétation se demandant comment jouer Holmes.
Michael Cox raconta : " Honnêtement, je pense que Jeremy ne comprenait pas le rôle quand il commença. Il n'avait pas idée de la réaction que nous pourrions susciter auprès du public. Il ne réalisait pas qu'il allait jouer une sorte de superman intellectuel qui était également un consultant accessible. Et cela lui apparut au fur et à mesure qu'il incarnait le personnage, quand il commença à réaliser qu'il était en train de jouer l'un des sauveurs du vingtième siècle."
PREMIÈRE EXPÉRIENCE DANS LA SÉRIE
"Le Cycliste solitaire" constitue le premier épisode tourné en 1983 par la Granada qui renouvelle ici totalement le genre pour l'époque.
Cependant, il n'a été diffusé à l'antenne que le 15 Mai 1984 en tant que quatrième épisode, "Scandale en Bohème" ayant ouvert la série puisqu'il s'agit de la première nouvelle du recueil de Conan Doyle, Les Aventures de Sherlock Holmes.
 
En effet, le producteur Michael Cox désirait permettre aux acteurs de s'habituer à leur personnage et à l'équipe de prendre ses marques avant de tourner l'épisode pilote qui signerait l'avenir de la série.
Michael Cox a déclaré un jour qu'il serait éternellement reconnaissant envers le metteur en scène Paul Annett.
Ce dernier accomplit le dur travail de montrer à Jeremy et David Burke comment jouer leurs rôles, à quoi ils devaient ressembler, quelles sortes de vêtements ils devaient porter, quels rapports ils devaient entretenir, etc. Il évita beaucoup d'erreurs à Jeremy qui avait tendance à en faire trop en accentuant les traits de son personnage, s'il n'était pas remis sur les rails et dirigé fermement.
PUNCH ET HUMOUR
En contrepartie de cette sombre histoire, l'épisode offre des scènes comiques. La particularité de la nouvelle doylienne est que Watson y mène l'enquête en solo pendant une partie de l'aventure. Très fidèle à l'œuvre, l'épisode suit le récit quasi à la virgule près. Toutes les bonnes scènes de la nouvelle sont là !
 
Holmes charge Watson d'une mission d'investigation à Charlington. Caché dans un buisson, Watson observe la route de campagne où il aperçoit Violet à bicyclette et son poursuivant barbu auparavant dissimulé dans une grande bâtisse pour attendre la jeune fille.
Watson fait son compte-rendu à Holmes et attend des félicitations. Holmes soupire et le regarde plein de commisération avant de lui asséner qu'il a lamentablement échoué. Ses observations infructueuses ne font pas avancer l'enquête ! Malgré sa mine piteuse, le bon docteur ne lui en veut pas.
 
Le détective se rend alors  lui-même à Farnham où il fait preuve de ses capacités d'action ! Dans le pub local haut en couleur, il fait la connaissance de Williamson, un prêtre éméché qui a bien du mal à monter sur son cheval et d'une brute épaisse, Jack Woodley.
Suite aux moqueries sur la conduite d'un gentleman et le noble art seulement possible entre adversaires respectueux des règles, nous assistons à un combat de boxe à mains nues entre le gentleman Holmes et l'infâme Woodley. Le détective veut donner une bonne leçon à ce rustre et nous régale d'une vraie chorégraphie donnant un caractère burlesque à la scène. Il mouline des poings, pirouette sur lui-même tout en assénant directs et uppercuts.
ÉCHOS DE TOURNAGE
L'épisode est une adaptation de la nouvelle de Conan Doyle parue le 26 décembre 1903  : "The Solitary Cyclist" dont le titre original prête à confusion. Le "The" concerne-t-il "la" cycliste Violet Smith ou "le" cycliste Carruthers ? L'opinion générale penche plutôt pour le masculin. Cependant, les Allemands ont opté pour le féminin: Die einsame Fahrraderin (La Cycliste solitaire). De nos jours, on trouve pareillement les deux titres : La Jolie Cycliste ou Le Cycliste solitaire.
 
L'ambiance de l'histoire semble bucolique et légère à première, mais pourrait facilement virer au drame. Selon Michael Cox, c'est une histoire forte typiquement doylienne. En préambule, l'énigme mystérieuse, dont la singularité est soulignée par la musique de Patrick Gowers, plante le décor et interroge. Qui est l'insaisissable cycliste barbu qui suit obstinément Violet Smith sans jamais rien tenter ? Pourquoi et dans quel but ?
L'intrigue contient tous les ingrédients nécessaires pour nous tenir en haleine. Une jeune et jolie victime, une machination de mariage montée de toutes pièces pour spolier un héritage très important, un trio d'escrocs peu scrupuleux dont un racheté par l'amour.
HOLMES PASSE A L'ACTION !
L'épisode offre de nombreuses scènes puissantes et privilégie l'action plutôt que la déduction holmésienne pure. Jeunes et dynamiques, les deux héros débordent de vitalité et insufflent une énergie tonique et divertissante.
Après un début d'intrigue conventionnel posant l'enquête à résoudre, la suite devient originale et cocasse. S'ensuit un enchaînement d'événements et de rebondissements allant crescendo, marqué par l'accumulation des périls pesant sur Violet : la violence de Woodley, l'attitude ambigue de Carruthers, l'inconnu à la barbe noire jusqu'au drame de l'enlèvement de la jeune fille.
Holmes pressent un danger imminent. Les deux héros agissent alors de concert avec force et vigueur, Watson arrête un cheval au galop, Holmes conduit une calèche à bride abattue, tous deux courent à travers bois pour sauver à temps Violet. Le temps presse, le suspense est intense...
On assiste à une séquence haletante avec la course de Holmes et Watson à la poursuite des ravisseurs de Violet, rejoints ensuite par Carruthers dans un état d'affolement. Ils découvrent une scène qui les saisit d'effroi, le mariage forcé de la jeune femme, bâillonnée et maintenue de force sous la menace d'un revolver.
Holmes n'a que rarement recours à des armes pourtant dans ces circonstances, il n'hésite pas à en porter. Certes, il ne fait jamais feu mais s'en sert pour maîtriser ses adversaires. Ainsi, il pointe son revolver Bulldog sur Williamson tandis que Watson braque le sien sur Woodley mettant fin à cette parodie de mariage et arrêtant les ravisseurs.
Jeremy assura le ballet des "petits pas de danse" prouvant son sens de l'humour et sa dérision. La scène cocasse et drôle se déroule sous les "ohh" et "ahh" de l'auditoire et ses applaudissements nourris à la fin du spectacle, idée du réalisateur. Au final, le détective rentre amoché à Baker Street, mais non pas peu fier de sa prestation.
 
Nous retrouvons cet humour tout au long de l'épisode et dans la plupart des dialogues, en particulier celui très fleuri entre Holmes et Woodley et les échanges mordants entre Holmes et Watson.
 
Dès le début, la logeuse Mrs Hudson fait fi des ordres de Holmes qu'elle interrompt en pleine expérience de chimie. Tandis que le détective exaspéré bougonne, Violet Smith se permet de faire irruption dans la pièce. Elle montre ici qu'elle est une jeune fille déterminée qui a du caractère, mais qui tient une place très inconfortable auprès de la gent masculine. Son personnage dresse le portrait d'une femme courageuse : elle fait de la bicyclette sur des chemins forestiers sans âme qui vive, tente bravement de confronter l'inconnu qui la suit et tient tête à l’ignoble Woodley. Les personnages des deux escrocs, Woodley, particulièrement bien casté et haïssable, et Williamson, apportent dérision et comique par leurs portraits ridicules de bras cassés sans scrupule.
 
Retour au point de départ à la fin de l'histoire lorsque Holmes peut reprendre son expérience de chimie interrompue. Une scène de chimie amusante et ratée puisqu'elle provoque d'épais nuages de fumée fétide qui manque d'asphyxier nos deux héros cherchant l'air à la fenêtre et amène les pompiers au 221B, Baker Street !
ÉCHOS DE TOURNAGE
Dans la scène où Holmes examine les mains de Violet Smith, Jeremy a voulu montrer que le détective cachait sa sensibilité derrière le masque du professionnel qui en déduit qu'elle est pianiste. On ressent son trouble dans ce contact délicat, presque caressant et sensuel de la main de la jeune fille puis dans l'effleurement de son visage. Pour Jeremy, Holmes n’est pas qu’une machine à penser. Tout au long de la série, il cherchera à montrer les fêlures holmésiennes par des attitudes ou des expressions qui trahissent la sensibilité refoulée du détective, son émotion en écoutant de la musique ou face au désarroi de ses clients.
 
Les tournages ont eu lieu à Willington Hall dans le Cheshire, un hôtel près de Tarporley choisi pour Chiltern Grange, la maison de Bob Carruthers. L'extérieur du Pub est en réalité la partie élisabéthaine bâtie en 1581, du manoir d'Adlington Hall près de Macclesfield,, Cheshire.
Les poursuites à bicyclette et en calèche près de Charlington Hamm, se déroulèrent dans la magnifique forêt de Delamere.
John Castle, qui interprète Carruthers, est l'acteur qui jouait n°12 dans la série "Le Prisonnier", et plus récemment il est apparu dans les séries anglaises policières "L'inspecteur Morse" et "Wycliffe".
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